Viviane, élève à l’école des filles, rue Jules Ferry, de 1965 à 1972

J’étais en classe de CP, en 1967, et nous étions en fin d’après-midi. Comme souvent, je me chamaillais avec trois petites camarades. Nous nous titillions les unes les autres et nous nous tirions allègrement les couettes et les nattes. Allez savoir pourquoi…

Toujours est-il que notre maîtresse, nous interpella et nous réserva une de ses punitions préférées. Une de celles dont elle seule avait le secret…

Afin que nous ne puissions plus nous servir de nos mains pour nous battre, elle dégaina son arme favorite, son rouleau de scotch ! Et en ni une ni deux, elles nous lia les mains, et interdiction d’enlever nos liens !

Nous avons dû patienter jusqu’à la fin des cours pour le faire. La plus chanceuse d’entre nous rentrait chez elle à pied. Elle eut donc le droit de défaire le scotch immédiatement à la sortie de l’école, pour porter son cartable. Mais nous, les autres, nous devions prendre le car scolaire et l’institutrice nous infligea la punition jusqu’au bout. Une de nos camarade se désigna pour porter nos sacs et nous fîmes le chemin jusqu’au car, les mains toujours liées et les têtes baissées. Nous avons du attendre d’être assises à l’intérieur pour nous défaire du scotch.

Enfin, il faut dire que cette maîtresse, que pourtant j’aimais beaucoup, n’en était pas à son coup d’essai… En véritable professionnelle, elle avait bien d’autres idées pour utiliser son fameux rouleau !

Il y avait le sort classique, réservé aux bavardes… A votre avis ? Le scotch sur la bouche bien sûr ! Les pauvres gauchères quant à elles finissaient régulièrement la main gauche attachée à la table. Quant aux turbulentes, remuantes ou autres gigoteuses, elles étaient tout bonnement, et sans aucune hésitation, ficelées sur leur banc !

Scotchant non !